La nécessité de lutter contre le changement climatique et de protéger l’environnement ne doit pas détourner l’attention de la nécessité de parvenir à un développement socio-économique dans les pays pauvres, a mis en garde Grant Beringer, responsable du développement durable de Barrick Gold. Il s’exprimait au Cap, lors d’un événement parallèle à la conférence Investing in African Mining Indaba 2024, organisée par les consultants en environnement Digby Wells.
« Il est tout aussi important d’aider les personnes vivant dans la pauvreté que de gérer le changement climatique », a-t-il affirmé. Il a souligné qu’un seul des objectifs de développement durable des Nations unies concernait le changement climatique.
Ce qui ne veut pas dire que son groupe néglige la menace du changement climatique. « Nous avons un programme ambitieux de réduction des émissions », a-t-il souligné. Il s’agit de réduire de 30 % les émissions de carbone, sur la base de 2018, d’ici à 2030.
Cependant, le besoin de développement demeure. Et, tout au long de l’histoire, « l’exploitation minière a été un moteur essentiel du développement », même s' »il est juste de dire » que les sociétés minières n’ont pas toujours été socialement responsables. Mais aujourd’hui, une licence sociale d’exploitation est au moins aussi importante que l’obtention des autorisations réglementaires requises.
« Aucun développement humain n’est exempt d’impact », a-t-il souligné. « L’exploitation minière n’est pas différente.
Le développement minier peut en effet être réalisé de manière à stimuler un développement socio-économique plus large et à être responsable sur le plan climatique. Il a cité la mine d’or de Kibali, exploitée par son groupe dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Comme il n’y avait pas de source d’énergie extérieure, la mine a dû construire sa propre capacité de production d’énergie ; et cette capacité de production n’a pas seulement servi à la mine, elle a aussi fourni de l’énergie aux communautés environnantes.
La majeure partie (plus de 80 %) de l’électricité de Kibali provenait de trois petites centrales hydroélectriques construites par Barrick sur la rivière Kibali. La société était également en train de créer une centrale solaire photovoltaïque (PV) pour compléter l’hydroélectricité. Une fois la centrale solaire photovoltaïque mise en service, il serait possible de faire fonctionner Kibali avec 100 % d’énergie renouvelable pendant au moins six mois chaque année.
(La mine de Kibali était également la mine la plus automatisée d’Afrique, mais elle employait encore 6 000 personnes).
Par l’intermédiaire de Kibali, Barrick a également soutenu la restauration et la remise en état du parc national de la Garamba, situé à 70 km au nord de la mine. La Garamba a été dévastée par des décennies de conflits et de braconnage « militarisé », qui ont exterminé la population de rhinocéros blancs du Nord du parc. (Barrick a été la seule source de financement du programme de réintroduction de rhinocéros blancs dans le parc, même s’il s’agit nécessairement de la sous-espèce du rhinocéros blanc du Sud.