Des entreprises chinoises de construction investiront jusqu’à 7 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure dans le cadre d’un accord sur leur coentreprise de cuivre et de cobalt Sicomines en République démocratique du Congo, ont-elles déclaré samedi.
Les deux parties ont convenu de maintenir la structure actuelle de l’actionnariat, tandis que les partenaires chinois, Sinohydro Corp et China Railway Group Limited, verseront 1,2% de redevances annuellement au Congo, selon un communiqué.
Le gouvernement du président Félix Tshisekedi réexaminait l’accord conclu par son prédécesseur Joseph Kabila en vertu duquel les partenaires chinois ont accepté de construire des routes et des hôpitaux en échange d’une participation de 68% dans la coentreprise avec la société minière d’État congolaise Gecamines.
Dans le cadre de l’accord, les investisseurs chinois s’étaient engagés à dépenser 3 milliards de dollars en projets d’infrastructure, mais l’auditeur d’État – l’Inspection générale des finances (IGF) – avait exigé l’an dernier que l’engagement soit porté à 20 milliards de dollars.
Tshisekedi a chargé son gouvernement de tenir des pourparlers avec les investisseurs avant une visite en Chine en mai 2023. Il visait à augmenter la participation du Congo dans la coentreprise à 70% contre 32%.
« C’est un accord gagnant-gagnant », a déclaré le chef de l’IGF, Jules Alingete, lors d’une conférence de presse, ajoutant que les négociations n’avaient pas été faciles.
Ernest Mpararo, chef de la Ligue congolaise anti-corruption, a déclaré que l’annonce était un pas en avant mais a souligné que Sicomines restait exemptée d’impôts.
Il a également évoqué l’argent dû dans le cadre du dernier accord. Un rapport 2023 de l’IGF a révélé que seuls 822 millions de dollars des 3 milliards de dollars promis pour les investissements dans les infrastructures avaient été dépensés.
Le Congo est le plus grand producteur mondial de cobalt, composant clé des batteries pour voitures électriques et téléphones portables. C’est aussi le troisième producteur mondial de cuivre. Son secteur minier est largement dominé par des entreprises chinoises.
Tshisekedi, qui a remporté un deuxième mandat en décembre, avait annoncé l’accord dans son discours d’investiture du 20 janvier.